Récit d'une histoire sans nom ... pour le moment =p /

Je poste ici, pour démarrer le topic, le début d'une histoire que j'ai commencé à écrire en début d'année

* Les premiers événements qui m'ont conduit là où je suis maintenant ont eu lieu il y a bien longtemps.
C'était un matin d'hiver brumeux. La pluie de la veille avait laissé les rues de la ville détrempées, et les voitures soulevaient, par leur passage, des gerbes de gouttelettes d'une eau noirâtre et polluée.
Je marchais sagement, tenant la main de ma mère. Nous étions allés faire quelques achats pour Noël qui approchait et nous rentrions, tous heureux à l'idée des festivités à venir et des décorations que nous allions faire. Mon père nous devançait légèrement, sifflotant, et se retournant régulièrement pour nous attendre.
Soudain, un cri retenti et mon regard se fixa instantanément sur la scène violente qui se déroulait sous mes yeux. Un petit garçon était étendu sur le sol, recroquevillé sur lui même. Il gémissait régulièrement au rythme des coups qui pleuvaient sur sa tête. Sans aucune réflexion, et avec l'impulsivité de mon jeune âge je m'avançais vivement vers lui, échappant à l'étreinte de ma mère qui tentait de m'entrainer plus loin, je criai: "Pas taper ! Pas bien !! Faut pas !! ".
Le bourreau releva la tête et me fixa avec étonnement. Une foule de badeaux curieux commençât à s'amasser autour de nous. "Pas taper ! " répétais-je en fixant l'homme au regard mauvais qui se tenait devant moi. En temps normal il y a fort à parier qu'il se serait retourné contre moi, mais la foule de plus en plus importante avait du l'effrayer car il prit la fuite après m'avoir lancé un regard qui me glaçat tout entier et se grava pour toujours dans ma mémoire.
J'étais encore paralysé par la peur quand mon père s'avança lentement et souleva délicatement le garçon qui poussa un gémissement de douleur.
Mon père fit demi-tour et prit silencieusement le chemin de la maison. Personne ne prononça un mot durant le trajet du retour. Ma conscience me disait que mes parents auraient dû agir mais qu'ils n'avaient pas pu. Cependant mon jeune âge m'empêchait de percevoir cette raison.
Toute la nuit, mon père veilla sur le jeune garçon. Ma mère avait jugé bon de me tenir compagnie et de bavarder joyeusement de tout et de rien avec moi et je la laissai faire, conscient que cela la rassurait.
Le lendemain je me réveillai tôt et, incapable de rester calmement dans mon lit, je me glissai en dehors des draps et je me dirigeai vers la chambre d'ami dans laquelle le jeune garçon avait été installé. Mon père s'était endormi sur sa chaise et ses ronflements emplissaient la pièce.
Je m'approchai doucement du lit quand le petit garçon poussa un gémissement et ouvrit les yeux. Nous nous fixâmes longuement, dans un silence complet, puis doucement il articula un merci timide et tinté d'un accent qui m'était inconnu. Ses yeux d'un brun très sombre restèrent fixés sur les miens et je me décidai à dire quelque chose. Ne trouvant rien de mieux, je lui demandai s'il avait faim. Il hocha vivement la tête, et son geste brusque lui arracha un gémissement de douleur.
Je m'éclipsai rapidement et je revins peu après avec un paquet de gâteaux à la main, seul chose appétissante que j'avais pu trouver dans le bazar incroyable des réserves de ma mère.
Je grimpai sur le lit et nous partageâmes les gâteaux, éparpillant les miettes dans les couvertures.
Voilà comment je fis la connaissance de celui qui est devenu mon frère et mon amis le plus précieux. *